Mes longues marches m’ont entraînées au fil des pas vers toutes sortes de contrées par des chemins millénaires ou des sentiers de découvertes.
Par choix du moment mais aussi par besoin. Ce besoin vital de m’éloigner pour respirer et retrouver ce face à face avec moi.
L’écoute du dedans vient souvent me dire qu’il est temps de reprendre mon sac. L’instinct existe. Si si !
Marcher est devenu une seconde nature. Et pourtant j’ai beaucoup couru… Avant !
Marathons, Ultra marathons, Raids Aventures. Je courrais tout le temps. Au propre comme au figuré. Jusqu’à ce qu’un genou multi opéré m’indique la fin …
Alors je suis partit marcher. Un jour puis deux…
Avant internet je me renseignais comme je pouvais sur les longues distances. Matériels, tentes et boussoles, cartes et confiance.
Ma première longue randonnée sur quinze jours m’apprit beaucoup. Sur la gestion du temps, de la nourriture, de l’eau, des pieds, de moi. Un matin à mon réveil du bivouac forestier j’ai failli ne pas repartir. Au retour chez moi je ne repartais plus. Et puis…
Il y eu le premier mille kilomètres. Puis deux mille. Et plus.
Et surtout les premiers carnets de notes.
La marche me pose. Et me donne le sens des mots.
Je me parle en marchant. Dans ma tête ou dans le vent. J’écris ensuite les mots qui restent !
Je prends alors le temps de m’arrêter. De sortir mon carnet, griffonné, corné, tâché.
Il est dans le haut du sac, avec le stylo plume et les stylos billes.
J’apprends de mes émotions, de mes ressentis, de mes rencontres, de mes solitudes.
Solitudes qui n’en sont pas vraiment.
La dualité de la rencontre avec moi, véhicule des paroles et des mots.
Et le nez en l’air je regarde partir les mots. Je ne les retiens pas.
Je sais qu’ils reviendront. Ou pas !
Quelques soit la durée de mes marches, je ne me relis jamais avant le retour.
Ou après quelques temps. Celui qui vient se poser.
Sortir le carnet, relire, laisser repartir les mémoires vers les lieux d’écritures, de rencontres.
Puis, mots posés, mots revenus écrire les moments qui restent.