On ne se souvient pas de nos premiers pas, nos parents oui ! Et ce sont eux qui, en dehors de leurs sourires et de leur fierté, ont eu peur.
D’une certaine façon, tenir un enfant par la main ou les deux et le lâcher c’est lui permettre de vivre son début d’autonomie, alors qu’en tant que parent c’est peut-être se créer un certain sentiment de crainte … qu’il tombe, qu’il se cogne …
En partant pour la première fois, il y a longtemps, bivouac et sac à dos, je me souviens des peurs engendrées à chaque pas… l’éloignement de lieux connus, la forêt et ses pièges, racines, branches, cailloux, le pas peu sûr du débutant, la peur du manque, d’eau, de nourriture, de tout ce qui peut prétendre au confort.
La peur du loup de l’enfance, la peur d’une mauvaise rencontre, la peur de la solitude, la peur de la blessure, la peur sous toutes ses formes …
Et je ne parle pas de tous les questionnements associés …
La première nuit solitaire fut difficile ! Chaque bruit en forêt étant décuplé, je n’ai pas vraiment le souvenir d’avoir dormi. Il me semblait que tous les contes enfantins avec des ogres et des sorcières avaient surgi dans ma mémoire pour me rappeler le long cheminement des héros de mon enfance pour s’en libérer …
Partir marcher longuement sur plusieurs jours ou semaines, c’est aussi appréhender sa vulnérabilité… face aux autres, à la pluie, aux éléments, aux intempéries, aux vents, au soleil. C’est accepter d’être fragile par rapport à son propre corps qui pourrait connaître des blessures. C’est aussi toutes les peurs ancestrales remontant en surface et celles liées à des besoins élémentaires et primaires … comment faire lorsque l’on a envie de se soulager … à l’abri d’un arbre, d’un bosquet, d’un rocher… quand il y en a !
Homme ou femme, chacun comprendra !
Mais, est-ce que la peur des premiers jours n’est pas contrebalancée et heureusement par l’expérience acquise de la confiance en soi, en son corps, en sa génétique millénaire … de marcheur- cueilleur ?
Cette peur, en fait, ne développe-t-elle pas magnifiquement le sentiment de fierté, lié à la réalisation du projet qui aura été porté, puis qui sera devenu finalité et enfin réalité, pour être réalisé ?
Et que l’humilité qui aura été décuplée face aux peurs laissées derrière soi pourra aussi démontrer notre courage et notre force ainsi que notre contentement de l’avoir fait !
Alors, peut-être que la marche viendra valoriser notre détermination à délivrer à chaque pas notre hésitation, pour ensuite et continuellement vivre pleinement le plaisir simple de l’instant présent.
Sans aucune peur pour repartir à nouveau …
4 Commentaires. En écrire un nouveau
»Le plaisir simple de l’instant présent… sans peur », c’est cela notre carburant d’aventurier.
Bien en accord avec votre commentaire. Carburer aux horizons est une joli façon de vivre .
Merci de votre commentaire
Bonne analyse.
Perso, ce dont j’ai le plus peur, c’est les serpents. Les autres peurs je suis parvenu à les surmonter.
Je pars là, le 21 avril.
Bonne continuation.
Jean Louis.
Bon chemin sans peurs et bravo de les avoir surmontées.
Alléger son sac, au sens propre comme au sens figuré, c’est se faire confiance.
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