Qui de nous n’a pas vécu une situation de changement, de transition, de rupture ?
Ainsi les aléas de la vie nous poussent ou nous contraignent, nous bloquent ou nous remettent en marche! Encore faut-il les comprendre. Encore faut-il savoir s’écouter. Encore faut-il parfois demander de l’aide.
Aléa est un mot qui annonce l’imprévisible, une incertitude due au hasard, bon ou mauvais… Et si nous le comparions à une certaine forme de chance?
Aléa fait partie de la vie et je compose avec lui. En faisant face j’apprends à l’accueillir et à avancer.
Vivre avec des aléas c’est aller vers autre chose et tel l’Homo Viator s’adapter à une nouvelle situation. Aléa nous ouvre probablement à un autre ailleurs. À un autre potentiel…
Aléa est aussi une formidable opportunité pour rebondir vers soi. Accepter la situation et s’adapter. L’Homme est adaptabilité. Et nous l’oublions souvent.
Il y a quelques jours, dans le train, lors d’une annonce de retard, la moitié des personnes présentes ont fait des commentaires négatif en râlant… Devant moi, une vieille dame, a tranquillement sorti son téléphone d’une autre époque et en parlant fort a annoncé à son petit-fils qu’elle ne serait pas à l’heure et qu’il pouvait prendre son temps!
Et si les aléas nous offraient cette possibilité de nous reprendre et de respirer, de réagir posément et de nous demander si l’imprévisible ne fait pas partie de ce moment présent pour nous permettre de réfléchir au sens du temps?
Lors d’une longue marche de plusieurs semaines je me suis perdu, au milieu de collines et de forêts. Pas de réseau cellulaire, étant en Italie, pas de carte IGN pour m’aider ! Je me suis fait confiance. J’ai suivi des chemins allant tantôt sur ma gauche, tantôt sur ma droite., recherchant une crête pour faire le point. Et au loin dans une vallée j’ai aperçu un village. Ce chemin parcouru fut plus long que prévu mais arrivé dans le bourg, le petit café sur la place étant ouvert je me suis fait offrir gîte et couvert puis un repos bien mérité dans la paille de la grange.
C’est ainsi que je m’en remets aux événements sur lesquels je n’ai aucune emprise… ni la possibilité de revenir sur ce qui s’est produit. Je vis alors au présent et reprend ma marche en avant. Inéluctablement. Prendre le temps d’avancer, de marcher, de respirer. De contempler.
Et en fonction des obstacles se présentant sur mon chemin, il m’arrive de me rappeler cette phrase célèbre, a priori prononcé par Jules César avant de franchir le Rubicon : Alea Jacta Est *
∗le sort en est jeté… ou… que le dé soit jeté
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Magnifique ! Votre texte me touche énormément…les aléas de la vie s’adapter aux changements aux événements tragiques parfois qui nous ramènent à la fragilité de notre existence…s’adapter rebondir grandir évoluer et laisser notre trace sur notre chemin de vie…je pars dans quelques jours sur le caminho portugués côtier depuis Porto jusqu’à St Jacques en hommage à mon époux décédé subitement en mars dernier…je garderai en moi vos mots qui m’accompagneront…C’est ainsi que je m’en remets aux événements sur lesquels je n’ai aucune emprise… ni la possibilité de revenir sur ce qui s’est produit. Je vis alors au présent et reprend ma marche en avant. Inéluctablement. Prendre le temps d’avancer, de marcher, de respirer. De contempler. Merci
Chère Christine
Je vous lis et vos mots sont touchants. Oui prendre le temps d’avancer, un pas et un jour à la fois. Respirer et contempler pour garder au fond des yeux et de soi les plus belles images qui permettent de se rappeler qu’un jour on a fait un pas.
Bien à vous et merci.
Philippe