articles

Pourquoi je marche ?

Partager cet article

Quand je marche, je marche. Entre deux éléments, le ciel et la terre, les pieds se rattachant au sol, les yeux fixés sur l’horizon.

Quel but dois-je me donner ?

Cette question était venue au début de mes longues marches. Un point que je devais atteindre, et chaque jour, repousser l’horizon. Cette limite fuyante qui recule au fur et à mesure des pas. Le but était d’arriver là où je m’étais fixé la fin et le moment où je poserais mon sac, regardant au loin et derrière moi, le chemin parcouru.

J’avais aussi des réflexions alternant entre les aspects spirituel et physique de la marche longue distance.

Ce furent alors des lieux à atteindre en mettant en avant « l’exploit du corps ». Je me souviens bien de ces moments de décisions, puis de départs. Pas, ou peu de préparation, faire confiance à mon instinct, à des bouts de cartes, des bribes de conversations, quelques renseignements glanés ici ou là… puis je partais.

Il y eu des réflexions majeures sur la spiritualité des chemins et de mes ressentis. Dualité des interrogations et des questionnements selon les lieux traversés.
Chaque point d’arrivée et choisi devenait alors, en fonction de mon temps disponible, un but assigné. Un point sur la carte à atteindre. Et je marchais vers ce point.

J’éprouvais alors le plaisir de franchir chaque jour, de mes bottes de sept lieux, rivières et collines, prairies et forêts, hameaux et villages, villes et agglomérations… Je marchais pour atteindre, prenant le plaisir d’aller vers !

Et puis je me suis retrouvé un jour à faire le choix de marcher pour marcher… sans but autre que de passer la journée avec moi comme seul compagnon. Je me fichais de mon aspect, je marchais en revenant d’un lieu déjà atteint, je croisais des milliers de regards allant vers ce lieu et je me posais là où je me sentais le mieux.

Je n’avais ni besoin physique ou spirituel à assouvir, je respectais simplement mon besoin de m’éloigner et de marcher. Je ne savais jamais où j’allais dormir. Je faisais confiance à cette marche rédemptrice du retour. Arrivant et repartant à l’envers des autres.

J’avais décidé de m’offrir le temps. Celui de me retaper en marchant. Quelle que soit la durée pour y arriver.

Ainsi, je découvris le plaisir du temps de marche. Celui qui ne fixait ni nombre de pas ni nombre de kilomètres à parcourir pour arriver. Je partais, je marchais, je me posais. Un pas et un jour à la fois. L’inconnu du chemin devenait mon seul but.

Et quand j’ai posé mon sac, je n’avais pas atteint de but.
J’avais marché en prenant des chemins qui étaient devenus mes lieux de paix, de plaisir, de rencontres. Sans le souci d’accomplir !

Aujourd’hui et à chaque fois que je pars marcher, souvent, je n’ai que deux choix en sortant de chez moi. À gauche ou à droite.

Ensuite ?

Tout est possible.

 

« Le chemin se fait en marchant  » a écrit Antonio Machado dans le poème Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant

A lire également…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer