Marcher est la plus ancienne et la plus naturelle façon de se déplacer, donc de découvrir de nouveaux paysages, de voyager et de rencontrer de nouvelles cultures.
Au rythme du pas, au temps retrouvé, loin de la rapidité des moyens d’aujourd’hui et des rythmes imposés, au contact de la nature, je me suis rencontré, vu mon corps changer, mais j’ai surtout pu échanger sur l’existence avec d’autres marcheurs et pèlerins rencontrés, sur la quête de Soi…
Et si, des questions existentielles animèrent mes journées comme la lancinante question du Pourquoi?… les chemins empruntés donnèrent du sens à mes pas, grâce aussi à la longueur d’un périple de plusieurs mois sur des chemins millénaires…
Marcher peut être une grande expérience.
Je me suis laissé gagner par l’orientation que prenait ma vie, à travers le regard des autres et surtout par la force et la puissance de l’amour.
Des signes, des similitudes et des rencontres ont balisés un Chemin de continuité dans la construction du soi, souvent par la Providence, et toujours en éloge de la lenteur et du peu… qui se transforma en abondance de sentiments.
Entre en Chemin, écoute le pas.
Je suis devenu marcheur le jour où j’ai posé mon premier pas. Une impulsion, un son, un déclic, devant moi l’espace, doutes et espoirs mêlés. Euphorie du moment, réalité de l’instant.
Aller au-devant des choses, de l’inconnu, de l’inattendu,et me mettre en liberté. Sans en connaitre la raison, j’avais décidé d’aller marcher… longtemps.
De nouveaux horizons, de nouvelles sensations. Je n’ai de raison à aller sur les chemins que par la reconstruction de moi par le plaisir et la joie. M’accueillant dans le quotidien, observant, scrutant le visage des êtres rencontrés et respirant le temps.
J’ai été en relation avec tous les éléments, me reconnaissant à travers les paysages, marchant sur la terre et devenant un lieu de passage… la puissance de cette aventure m’a par moment dépassé, tout concourait à la félicité, comme une révélation de ma participation à l’accomplissement… Cette ultime seconde ou tout est majesté, ou tout est intégration.
À redevenir humble et fort d’humanité. Plénitude et apaisement intérieur, prenait alors toute la dimension de cette compréhension ressenti, que toutes les solutions sont envisageables aux questionnements, et que mon existence devient sublime.
Cette fraction de seconde hors du temps où je suis devenu cailloux, arbre, herbe, vent, nuage… vertige que ce moment où le physique et le mental ne sont que le grain d’une harmonie existentielle touchant à l’éternité.
Mon esprit était devenu absolu. Enfin j’existais. Essentiel à ma propre vie.
Et j’ai su que l’amour était là. Je compris alors que ma parole avait du sens.
J’étais Marcheur, je devenais Passeur.
6 Commentaires. En écrire un nouveau
J’adore votre écrit. Ça résonne fort.
L’envie d’aller marcher est là.
Envie de conseils et d’échanges, si disponible
Bon chemin.
Chère Sophie
J’espère que tu vas bien depuis notre conversation suite à ton message.
Au plaisir de te lire
Philippe
Je ressens très fortement ce que vous écrivez car pour moi aussi la marche est devenue essentielle à ma vie. J ai fait le chemin de Compostelle sans besoin particulier mais il m a tellement apporté qu un chemin en appelle un autre pour des pas à pas dans l ici et maintenant. Mon âme nomade adore ces chemins de liberté et de découverte constante.
Bons chemins à vous dans la marche et l écriture.
Chère Françoise,
Avec du retard je le sais … L’âme nomade une fois ressentie est difficile à oublier.
C’est aussi pour cela que l’on repart. Et que l’on écrit.
Bien à vous
Philippe
J’ai marché les pas des souvenirs. Tu m’as rappelé le chemin avec ses beautés, ses forces, ses jouissances, ses défis et ses caprices…parfois il se joue de nous…le chemin en tout reste lumineux au coeur de soi. Reconnaissance Philippe et tendresse
Chère Lucie
Le ou les chemins sont tous beaux à qui sait le ou les voir dans leur entièreté et leur beauté.
Et puis quel bonheur que de sentir la terre et les pas de tout ceux qui nous ont précédés.
Au cœur de soi certain chemins sont omniprésent pour la vie.
Plein de tendresse à toi
Philippe